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Deux thèses en sciences de l’éducation
Céline Camusson : « Conception et usage par les enseignants des supports de classe, entre contraintes et ressources. Les pratiques des maîtres de cours moyen en histoire et étude de la langue : quels potentiels effets inégalitaires ? »
La soutenance aura lieu le lundi 4 décembre à 13h30, à l’université Paris 8 (Salle A2-204, Maison de la recherche).
Le jury se compose de :
– Stéphane Bonnery – Professeur des Universités en sciences de l’éducation, Université Paris 8 (Directeur de thèse)
– Éric Bruillard – Professeur des Universités en sciences de l’éducation, Université Paris Cité (Examinateur)
– Didier Cariou – Maître de conférences HDR en sciences de l’éducation, Inspe de Bretagne site de Brest / Université de Bretagne Occidentale (Examinateur)
– Marie-Laure Elalouf – Professeure des Universités émérite en sciences de l’éducation, CY Cergy Paris Université (Rapporteure)
– Maíra Mamede – Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Est Créteil / Université Paris 8 (Directrice de thèse)
– Stéphanie Tralongo – Maîtresse de conférences HDR en sociologie, Université Lyon 2 (Rapporteure)
Résumé : En France, l’enseignant est libre de choisir et de concevoir ses supports d’enseignement. Il sélectionne une ou plusieurs ressources qu’il décide parfois de modifier. Ensuite, en classe, le support peut être utilisé par le professeur de nombreuses manières. Par conséquent, les supports et leur appropriation (l’instrumentalisation enseignante) sont multiples. Cette thèse entend permettre une meilleure compréhension de l’activité instrumentale des professeurs tout en s’intéressant à ce qui pourrait lors de cette activité conduire à alimenter ou réduire des inégalités scolaires. L’analyse des réponses à un questionnaire auquel ont participé 511 maîtres de cours moyen ainsi que l’étude de leurs supports de cours (en histoire et en orthographe) montrent que deux-tiers d’entre eux transforment les ressources en agissant davantage sur la forme que sur le fond. Cette appropriation a alors des répercussions sur les caractéristiques internes des supports, elles diminuent la complexité sémiotique et langagière (ce qui facilite le traitement du contenu par tous les élèves) tout en, par la même occasion, diminuant l’exigence. L’enquête de terrain (16 séances observées et 14 entretiens d’enseignants) précise les logiques et surtout les contraintes sous-jacentes à la genèse des supports et étudie la mise en œuvre de ces outils en classe. Nous identifions qu’un type de support, plus que les autres, encourage le maître à l’utiliser de manière à ce que tous les élèves de la classe soient actifs et mobilisés sur des activités exigeantes pour apprendre. Cependant celui-ci est rare car très peu élaboré par les concepteurs de ressources. Enfin, notre méthodologie à la fois quantitative et qualitative révèle que l’instrumentalisation enseignante varie principalement selon la discipline, le contexte social et matériel de l’école, les formations, le sexe du professeur et selon la pression que le temps exerce sur le travail.
Sarah Pariser : « Les effets d’un enseignement de lecture littéraire sur la théorie de l’esprit et l’empathie de l’élève ».
La soutenance de aura lieu le jeudi 14 décembre à 13h45 à l’INSPE de Paris (10 rue Molitor, 75016), salle des Actes.
Le jury se compose de :
· Pascal Bressoux, Professeur des Universités, Université Grenoble Alpes – Rapporteur
· Sylvie Cèbe, Maitresse de conférences, Université Clermont Auvergne – Examinatrice
· Jean-Louis Dufays, Professeur des Universités, Université Catholique de Louvain – Rapporteur
· Laurent Lima, Maître de conférences, Université Grenoble Alpes – Examinateur
· Rebecca Shankland, Professeure des Université, Université Lumière Lyon 2 – Examinatrice
· André Tricot, Professeur des Universités, Université Montpellier Paul Valéry – Directeur de thèse
· Caroline Viriot-Goeldel, Professeure des Université, Université Paris Est Créteil – Directrice de thèse
Résumé : La lecture en contexte scolaire peut-elle renforcer les compétences psychosociales des élèves ? Nous avons tenté de répondre à cette question en mettant en place un enseignement de lecture littéraire au collège afin d’évaluer son effet sur l’empathie, la théorie de l’esprit et la compréhension de l’écrit des élèves. Notre expérimentation principale s’est déroulée sous la forme pré-test / intervention / post-test avec des élèves de classe de 4e (N = 982) répartis de façon aléatoire dans un groupe expérimental et un groupe contrôle volontaire, tandis qu’un second groupe contrôle non volontaire était apparié avec le groupe expérimental. Les séquences de lecture littéraire de l’intervention ont été co-conçues avec les enseignants du groupe expérimental. Notre intervention a eu des effets positifs significatifs sur la théorie de l’esprit et la compréhension de l’écrit, tant sur le niveau moyen des élèves que sur la réduction des inégalités liées à des déterminismes sociaux. Des entretiens semi-directifs menés avec les enseignants du groupe expérimental apportent un éclairage sur leur expérience vécue de co-conception et l’évolution de leurs gestes professionnels. Ces résultats adossent la didactique de la lecture à des pratiques validées par des données probantes et ouvrent des perspectives sur le développement conjoint de compétences primaires et secondaires à l’école ainsi que sur la formation par la co-conception pour déplacer les pratiques enseignantes.