En dehors de recherches plus ponctuelles, ces deux axes se traduisent par la participation à plusieurs projets de recherches de formats classiques et de type partenariales participatives de différents modèle (au sens de Bonny 2016) :

•  Le projet TAO (Twictée pour Apprendre l’Orthographe), financé dans le cadre de l’appel d’offres e-FRAN sur la période 2017-2020, comprend, dans son volet recherche, une importante contribution de notre équipe. Y participent Élisabeth Bautier, Lucile Cadet, Jacques Crinon, Catherine Delarue-Breton, Georges Ferone, Belinda Lavieu-Gwozdz, Patricia Richard-Principalli, Thierry Pagnier, Elise Vinel. Cette contribution vise à évaluer l’efficience et les conditions d’efficience d’un dispositif collaboratif instrumenté d’enseignement de l’orthographe (la Twictée), d’une part sur le plan des acquisitions des élèves, d’autre part sur celui du développement professionnel des enseignants. Elle permettra aussi, de manière plus large, de décrire les pratiques actuelles de l’enseignement de l’orthographe et leur impact sur les progrès des élèves, dans des milieux socialement différenciés. Dans ce cadre, les recherches en cours portent plus spécifiquement sur les interactions en groupe classe et la manière dont le questionnement est conduit par l’enseignant notamment lors des corrections d’exercices et de dictées. Les travaux décrivent comment, dans le dialogue scolaire, la finalité et la nature de ces évènements de litteratie que sont les séances de correction peuvent être inégalement perçues par les élèves. La recherche conduite à l’articulation entre analyse du discours et sociolinguistique s’est aussi attaché à décrire les dynamiques discursives qui traversent le polylogue scolaire en analysant plus spécifiquement l’imbrication des discours instructeurs d’élaboration et de stabilisation, notamment les routines discursives qui s’installent dans le cours des interactions collectives en classe. Dans une approche discursive, la double dynamique, dialogique et dialogale, qui caractérise le discours scolaire est observée à l’échelle de l’interaction.

•  Le projet recherche-DAFEM (Dispositif D’Accompagnement en Français des Etudiant de Master). Cette recherche s’appuie sur un protocole de recueil de données réalisé dans le cadre d’un dispositif didactique (DAFEM) qui concerne une cohorte de 500 étudiants inscrits chaque année en M1 master MEEF et organisé en deux temps : un test en ligne et des entretiens en binôme voire trinôme avec un enseignant-chercheur ou un formateur de l’ESPE. Ce corpus est recueilli et analysé par plusieurs membres du laboratoire (B. Lavieu, C. Dolignier, P.-Richard-Principalli) qui proposent de transposer la notion de co-construction des inégalités et de malentendus sociocognitifs développés au sein du CIRCEFT au contexte de formation universitaire des futurs professeurs des écoles. Il s’agit de s’intéresser au sens que les étudiants ont effectivement construit des situations d’enseignement-apprentissage de la grammaire. Au-delà du sens que les étudiants donnent aux catégories grammaticales (sujet, phrase, verbe, etc.), nous nous intéressons au sens qu’ils donnent à des opérations linguistiques (segmentation, suppression, déplacement, commutation) et aux enjeux d’apprentissage de l’activité grammaticale en analysant comment ils utilisent ces manipulations linguistiques et ces catégories. La verbalisation du raisonnement grammatical est dans ce projet à la fois objet de recherche et l’objet d’enseignement/de formation.

• Le projet Discolaire. Dans la suite des travaux déjà menés par Élisabeth Bautier, Jacques Crinon, Catherine Delarue-Breton, Georges Ferone, Belinda Lavieu-Gorz, Patricia Richard-Principalli et Caroline Viriot Goeldel, nous conduisons un travail sur l’utilisation de supports complexes et composites, sur papier et numériques, en classe. Il s’agit d’analyser les conditions différenciées d’appropriation de ces supports dans des classes de milieux sociaux contrastés. Les recherches sont achevées pour le moment mais dans le prolongement de ce projet, de nombreuses actions de formation sont assurées dans le cadre de différents MEEF (1,3 & 4) de l’INSPE de Créteil mais aussi dans le cadre du plan de formation académique. Elle est par ailleurs complétée par l’analyse d’observations ponctuelles de séances de classe avec support composite.

• Le projet NorPraLL (Normes et pratiques linguistiques et langagières des étudiants en Master MEEF) vise à construire une vision documentée des pratiques linguistiques et langagières des étudiants et stagiaires futurs enseignants du premier degré. Une première étape de la recherche consiste en la construction d’une description des pratiques langagières et linguistiques orales et écrites déclarées par questionnaire puis entretien. Ce projet devrait débuter en 2021-2022 par un premier questionnaire exploratoire.

• Le projet RéCoRéLy : Résumer pour Comprendre et Réfléchir au Lycée

Ce projet LéA dont j’assure la coordination auprès de l’IFé est né du constat empirique, partagé par un ensemble de professeurs de différentes disciplines (lettres, histoire-géographie et mathématiques principalement) du Lycée Le Corbusier (à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis), de l’existence de difficultés communes à un certain nombre d’élèves, portant sur la compréhension des contenus des cours (qu’il s’agisse des documents écrits ou oraux utilisés, ou bien du discours du professeur lui-même), mais aussi de leurs visées et de leurs enjeux. Plusieurs chercheurs de l’équipe Escol (E. Bautier ; E. Vinel) du Centre interdisciplinaire de recherche « Culture, Éducation, Formation, Travail » (CIRCEFT) de l’université Paris 8 Saint-Denis ont décidé de participer à ce Léa prolongeant ainsi les travaux du laboratoire depuis plusieurs décennies sur la question du langage dans les processus de co-construction des inégalités sociales et scolaires. (Bautier E. & Rayou P. 2009 ; Rochex, J.-Y. & Crinon, J. 2011). Ce travail de recherche se veut ainsi transdisciplinaire. Il prend pour objet la compréhension par l’élève d’un énoncé oral ou texte écrit dans une situation collective ou individuelle. Il s’agit alors de s’interroger sur les dispositifs didactiques et pédagogiques qui favorisent ou, au contraire, font obstacle à la compréhension ainsi qu’à la reformulation pertinente d’un contenu disciplinaire. Cette investigation portera principalement sur les pratiques de langage qui sont en jeu dans le cadre scolaire impliquant éventuellement des questions linguistiques. Outre notre volonté d’améliorer les pratiques didactiques et pédagogiques, nous souhaitons trouver un moyen d’accompagner les élèves vers une meilleure maîtrise de la compréhension des discours de la classe et des disciplines et de leurs implicites.

• • Un premier temps de notre action de recherche sera donc consacré au diagnostic précis des difficultés de compréhension des élèves.
  • Dans un second temps ce diagnostic sera mis en relation avec les pratiques des enseignants.
  • Un troisième temps du Léa visera à élaborer puis à expérimenter un certain nombre d’outils visant l’amélioration de la compréhension comme de son évaluation par les enseignants.

Equipe : AMSELLEM, Carole (Enseignant Lettres) ; BAUTIER Elisabeth (PR- Sciences de l’éducation – CIRCEFT- PARIS 8) ; CHAMBODUC de SAINT PULGENT Diane (Enseignant Histoire-Géographie) ; CHOTARD Marguerite (Enseignant Lettres); DESPONDS Jessica (Enseignant Lettres); FOURNIER Anne (Enseignant Lettres); GALLOIS Pierre (Enseignant Lettres); GIROUD Nicolas (Enseignant Mathématiques); ORAIN Françoise (Enseignant Lettres); PAGNIER Thierry (MCF – Sciences du langage – CIRCEFT- Univ Paris Est Creteil); POULAIN Edith (Enseignant Histoire-Géographie); VINEL Elise (MCF – Sciences de l’éducation – CIRCEFT – PARIS 8)

Au sein du laboratoire, ces recherches s’inscrivent dans les niveau méso et macro développé par le laboratoire (N3 et N4) en procédant à une extension des objets de recherche à des segments éducatifs précédemment moins investis par l’équipe (en l’occurrence le supérieur) et tout en maintenant l’attention prioritaire au scolaire (de la maternelle au cycle 3 (Discolaire), avec une centration particulière sur l’élémentaire (TA0). Par ailleurs, ce travail s’inscrit dans les orientations transversale 01 et plus précisément son premier point (pratiques d’oralité et pratiques de littératie, mais aussi langue maternelle et langue seconde, concepts quotidiens et concepts scientifiques (Vygotski), discours horizontal et discours vertical (Bernstein) : intérêt et limites de ces dichotomies, rapports entre elles, objets et processus intermédiaires et hybrides….) et dans le troisièmes points des orientations transversales 0.2 (Combinaison quanti/quali (pour l’étude des activités d’appropriation ou de lecture, etc.).