Les recherches visent à comprendre les processus socialement situés et construits au sein même des classes qui sous-tendent la construction des inégalités scolaires. Compte tenu de l’importance accrue des pratiques littératiées dès le plus jeune âge des élèves, l’accent est mis d’une part sur les évolutions curriculaires dans ce domaine et sur leur accompagnement linguistique et langagier dans les classes (analyse des échanges dans la classe). Cette approche permet de mettre en évidence les difficultés que peuvent rencontrer des élèves qui sont peu familiarisés avec une culture du document, du commentaire, du « discours sur », quand l’école elle-même produit un discours pédagogique plus horizontal que vertical (Bernstein), plus quotidien que scolaire, dans la mesure où il est plus communicatif que centré sur la construction des savoirs, malgré l’objectif le plus souvent affiché. Compte tenu des effets de récurrence et de cumul d’obstacles pour ces élèves, il est possible d’identifier dans ces pratiques de classe la part langagière des inégalités sociales devant les pratiques de classe contemporaines.