PRÉSENTATION
L’équipe ESCOL (Éducation et scolarisation) regroupe des enseignants-chercheurs et chercheurs associés exerçant pour la plupart à l’Université Paris 8 Saint-Denis ou à l’Université Paris-est Créteil – INSPÉ de l’Académie de Créteil.
Les travaux menés dans le cadre de cette équipe visent pour l’essentiel à étudier et mieux comprendre le renouvellement des processus de production des inégalités sociales et sexuées en matière de scolarisation et d’accès aux savoirs et aux modes de travail intellectuel. Cette préoccupation – constante depuis la création de l’équipe en 1987 – est transversale à toutes les recherches, conduites par les enseignants-chercheurs ou par des étudiants de Master ou de Doctorat. Leurs cadres théoriques peuvent s’inscrire dans l’une ou l’autre des disciplines contributives des sciences de l’éducation, en particulier la sociologie, les sciences politiques, les sciences du langage, les didactiques des disciplines scolaires et la psychologie. Les étudiants formés par l’équipe contribuent également à l’avancée des connaissances en mobilisant les mêmes orientations de recherche dans le cadre du doctorat et dans celui des mémoires de Master : Master de Sciences de l’éducation (parcours MEDIASCOL) de l’Université Paris 8, et Masters MEEF de l’INSPÉ de Créteil. De plus, l’équipe ESCOL innove avec un D.U. (Diplôme d’Université) qui prépare les étudiants titulaires d’un Master ou équivalent à un doctorat (reprise d’études pour les enseignants, préparation aux concours de financements de thèses, etc.)
Pour comprendre la construction des inégalités, les travaux de l’équipe portent sur les politiques, les systèmes, les curricula et diplômes, les pratiques et les supports éducatifs en mettant en œuvre une approche relationnelle et contextuelle. Approche relationnelle, tout d’abord. Celle-ci repose sur des recherches qui appréhendent la production de ces inégalités comme résultant de la confrontation entre : d’une part, les caractéristiques et les dispositions socio-cognitives et langagières des élèves, lesquelles sont liées à leurs modes de socialisation non-scolaire et les préparent et les disposent de façon fort inégale à faire face aux réquisits des apprentissages scolaires ; et, d’autre part, l’opacité et le caractère implicite de ces réquisits, des modes de fonctionnement du système éducatif, des pratiques professionnelles et des modes de travail qui y sont mis en œuvre ou exigés des élèves. Approche contextuelle ensuite. Il s’agit, sur le plan synchronique, d’étudier les relations entre structures, politiques et pratiques éducatives, et de mettre en rapport les modalités d’interprétation des situations scolaires des élèves et des praticiens, avec les contraintes de situations et avec les contextes socio-géographiques et politico-institutionnels dans lesquels s’exercent leurs activités. Le point de vue comparatif est ici précieux pour éclairer les différences de pratiques selon les contextes sociaux : en France entre territoires, entre écoles, filières, diplômes ou entre familles ; au niveau international, par exemple, entre politiques d’éducation prioritaire ou entre systèmes d’enseignement supérieur. Il s’agit également, sur le plan diachronique, d’interroger les évolutions contemporaines des conceptions de l’enfance, de l’école et de l’apprentissage, celles qui modifient la « forme scolaire », les curriculums, les pratiques, les supports et les formats de tâches propres à l’École, ou encore celles des politiques éducatives et des dispositifs pédagogiques.
Les recherches engagées pour les cinq ans à venir s’organisent autour de quatre grands thèmes :
- les évolutions et nouveautés dans les politiques éducatives (diplômes, lutte contre les inégalités, politiques partenariales) ;
- les professionnalités et les reconfigurations professionnelles ;
- les dispositifs, supports et discours pédagogiques ;
- les pratiques des agents de socialisation et agents scolaires auxquelles sont confrontés les élèves / les étudiants ou les enfants / les jeunes, ainsi que les dispositions de ces derniers, leurs rapports au(x) savoir(s) et leurs modes de faire dans et hors les enceintes scolaires
Ces quatre grands thèmes seront traités avec deux orientations transversales :
- l’étude des rapports entre les manières de faire des élèves / enfants avec ceux qui sont requis par les institutions éducatives et qui relèvent des variations contemporaines de la forme scolaire ;
- les dimensions épistémologiques et méthodologiques.